Après s’être longtemps heurtés à un plafond de verre aux États-Unis, les ingénieurs indiens bénéficient actuellement d’une reconnaissance inédite. Aujourd’hui, les indiens occupent quasiment la tête des plus grandes entreprises de la SIlicon Valley.
Ils s’appellent, Parag Agrawal, Satya Nadella, Sundar Pichai, les personnes cités, sont respectivement, les patrons de Twitter, de Microsoft et d’Alphabet. Dans la Silicon Valley, les entrepreneurs nés en Inde ont la cote ces dernières années. D’IBM à Adobe en passant par WeWork, ils sont aujourd’hui une douzaine à tenir les rênes des plus grandes compagnies de la Tech californienne. Une réussite éblouissante, alors même que les immigrés indiens ne représentent que 1 % de la population aux États-Unis et 6 % des travailleurs de la Silicon Valley.
Dans la baie de San Francisco, ce boom des patrons indiens est pourtant perçu comme quasi banal, simple reflet de la diversité de son écosystème. Pour certains, dont le PDG de la société Stripe, startup spécialisée dans la finance, cette montée en puissance des ingénieurs indiens, n’est qu’un rappel aux possibilités qu’offre l’Amérique aux immigrés, le « rêve américain » quoi.
Une question de culture : souplesse et humilité
Oui, il est vrai que le pays de l’oncle Sam offre de nombreuses possibilités. Le rêve américain est permis à tous ceux qui y croient et travaillent dur, pour atteindre cet objectif. Mais la réussite des indiens dans la Tech aux USA, n’est pas seulement lié à ce mythe. Elle est probablement lié à leur culture qui peut se résumer en trois mots : compétences, souplesse et humilité. En effet, les Indiens cumulent un nombre inégalé d’atouts : outre leur maîtrise parfaite de l’anglais et leurs compétences techniques pointues, ils ont aussi la réputation d’avoir un style de gouvernance plus souple et plus humble que celui de leurs collègues californiens.
Parce qu’il faut le rappeler, tout n’a jamais été rose pour les indiens en Amérique. Victimes de stéréotypes, les immigrés indiens ont pendant longtemps été exclus des fonctions dirigeantes : on les percevait comme d’excellents ingénieurs mais pas comme des dirigeants, aime souvent raconter l’entrepreneur indien Vivek Wadhwa, professeur à l’École d’ingénierie de l’université Carnegie-Mellon dans la Silicon Valley. Dans les années 1980, nombre d’entre eux avaient du mal à obtenir des financements pour monter leurs entreprises, précise-t-il. Finalement, c’est en mettant leurs forces en commun et en montant de solides réseaux indiens qu’ils sont petit à petit parvenus à briser le plafond de verre ».
Les formations d’excellences en ingénierie en Inde
En Inde, l’excellence doit être la norme. En effet, l’Inde a développé au fil des années une formation d’excellence pour les ingénieurs. C’est la raison pour laquelle, nombreux d’entre eux accèdent aux plus hauts postes de la Silicon Valley, mais nombreux sont ceux qui préfèrent désormais rester dans leur pays, faisant de l’inde le pays de la matière grise en matière de technologie et d’innovation. D’ailleurs, de nombreuses entreprises françaises, sous-traitent leurs services et projets en Inde.
Tenez par exemple, avec 10 000 étudiants en résidence pour la plupart, l’Institut indien de technologie (IIT) de Delhi est classé dans le peloton de tête de 23 instituts, rivalisant avec les IIT Madras, Bombay et Kanpur. Crème de la crème, ces instituts sont des viviers d’ingénieurs anglophones de haut niveau, et mondialement convoités. Leur renom a été auréolé, en novembre 2021, par la nomination à la tête de Twitter de Parag Agrawal, âgé de 37 ans, produit de l’IIT Bombay. En tout, ils sont près d’un million de scientifiques et d’ingénieurs d’origine indienne à avoir été intégrés à l’élite américaine.
Vous comprenez donc d’où vient le succès et la réussite de ces ingénieurs indiens, qui occupent aujourd’hui la tête des plus grandes entreprises californiennes. La qualité de formation, l’ouverture à l’internationale, donc l’anglais et bien évidement à quoi il faut ajouter, la rigueur et le travail.…