L’État joue à quitte ou double lorsque qu’il nomme Yves Castanou aux commandes de Congo Télécom en avril 2020. À cette époque, l’entreprise publique, est au bord de l’implosion. Financièrement, elle est en faillite et son endettement atteint des millions de FCFA. Sur le plan social, la température est à son maximum avec des grèves à répétition de salariés qui réclament des arriérés et impayés de salaires.
Celui qui a longtemps dirigé l’influente Agence des Régulations des Postes et Communications Electroniques (ARPCE) en faisant de cette dernière une des structures étatiques les mieux gérées, forcément sa nomination à la tête de Congo Télécom laissait présagé une amélioration de la situation de l’entreprise en la rendant sans doute performante avec le même management et la même vision qu’il a su imposer lors de son passage à l’ARPCE. Sa nomination a aussi fait grincé les dents à une minorité de personnes qui ne voulaient pas le voir à la tête de cette entreprise publique.
Faire l’état des lieux et se fixer des objectifs
Dès sa nomination, le Polytechnicien formé à l’école Polytechnique de Montréal, fait l’état des lieux de la situation de Congo Télécom d’un point de vue financier, d’infrastructures et ressources humaines et annonce déjà les couleurs. Au cours d’un échange avec Léon Juste IBOMBO, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, il l’informe de son intention de mobiliser des fonds auprès de partenaires financiers pour développer l’opérateur télécoms historique du Congo. L’objectif étant d’ouvrir le capital de l’entreprise à des acteurs privés nationaux pour nous permettre d’être plus performants.
En 2021, Yves Castanou dévoile l’ambitieuse vision stratégique de Congo Telecom
L’année 2021 débute par une communication qui décline l’ ambitieux plan de relance de Congo Télécom porté par Yves Castanou. Avoir un acteur des télécommunications et du numérique fort compétitif et de classe mondiale au Congo, voici mot pour mot, le défi que s’est fixé Yves Castanou.
Pour y parvenir, Yves Castanou se dote d’un plan stratégique dénommé « TRANSFORM » qui s’appuie sur 8 leviers, à savoir : l’extension de son réseau de distribution, l’amélioration et l’adaptation de son offre, la création d’une culture d’entreprise, le management de l’expérience client, le renforcement de son image de marque et des capacités de son capital humain, l’optimisation des coûts, le développement de son écosystème et de son réseau de partenaires.
Sur le plan financier, la matérialisation du plan de transformation de Congo Telecom s’opère sans appui financier de l’Etat, a assuré le nouveau directeur général. Il fallait rechercher les ressources ailleurs, Yves Castanou affirme même avoir été favorable à cet état de fait.
Je leur ai dit ne donnez rien de toute façon vous n’avez rien à donner, il y a une crise sanitaire qui est importante »
Déclaration de Yves Castanou dans un journal local
Congo Telecom s’est ainsi appuyé sur le capital confiance inspiré par la nouvelle équipe dirigeante pour lever des fonds auprès de certains de ses fournisseurs.
Fort de son management qualitatif et de sa rigueur, Yves Castanou décide de restaurer l’image de marque de la compagnie et pour y arrivé, Il engage près de 3,6 milliards dans la réfection de son siège social à Brazzaville centre, 428 millions dans la réhabilitation de son centre technique et la création d’une agence commerciale à Ouenzé, 525 millions pour la transformation de l’agence commerciale de Pointe-Noire.
D’importants investissements ont également été consentis, toujours avec l’aide de partenaires, indique le directeur général, afin de garantir une distribution optimale des services de Congo Telecom sur l’ensemble du territoire national.
L’entreprise qui, il y a 2 ans n’était plus que l’ombre d’elle-même renaît de ses cendres. Il est désormais possible de croiser ses équipes techniques en pleine opération de raccordement dans les différents quartiers de Brazzaville et de Pointe-Noire.
Congo Telecom continu à avancer et à améliorer ses services auprès du public et ambitionne de devenir le premier opérateur, et le premier acteur du secteur du numérique dans 5 ans en connectant 300 000 foyers et en proposant une multitude de services aux professionnels. Elle entend également se lancer dans un avenir proche sur le marché de la téléphonie mobile au Congo.