Elle fait partie des rares femmes en Afrique, à occuper le poste de Ministre du Numérique et de la Digitalisation. Rassurez-vous, elle n’est pas membre du gouvernement béninois par le simple désir de la parité des sexes, mais surtout parce qu’elle est compétente et à de l’expérience. Découvrez son parcours dans les lignes qui suivent et partagez l’article à la fin de votre lecture !
Contrairement à ce qui se fait sous d’autres cieux, où les femmes sont nommées dans un gouvernement pour équilibrer la parité hommes et femmes, sans nécessairement que celles-ci aient des compétences particulières ou l’expertise pour diriger le département ministériel qui leur a été confiée, au Bénin, sous la présidence du Président Talon, la compétence doit être la norme. C’est sans doute la raison pour laquelle, Mme Aurelie ADAM SOULE ZOUMAROU avait été nommée en 2017, Ministre du Numérique et de la Digitalisation.
Aurelie ADAM SOULE ZOUMAROU : ses débuts
Née le 11 avril 1983 à Nikki au Bénin, Aurélie Adam Soulé Zoumarou est issue d’une famille d’enseignants (« depuis plusieurs génération »), et de celle-ci, elle a conservé son éducation, le sens de la discipline et du travail bien fait. Après un bac scientifique et une courte expérience d’animatrice radio, la jeune femme bénéficie d’une bourse d’excellence d’État qui lui permet de poursuivre ses études en France.
En 2001, elle s’inscrit en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) en filières scientifiques pour préparer les concours d’entrée dans les grandes écoles d’ingénieur de Paris. En 2003, elle rejoint l’Institut national des Télécommunications, devenu Télécom SudParis, où elle obtient un diplôme d’ingénieur généraliste en technologies de l’information et de la communication. Aurélie Adam Soulé obtient en 2007 un master spécialisé dans les télécommunications et l’ingénierie des TIC à Telecom Sud Paris2.
Aurelie ADAM SOULE ZOUMAROU : sa carrière
Spécialiste des télécommunications et des TIC, c’est durant son cursus académique qu’elle travaille dans l’industrie des TIC. D’abord chez SFR France en 2005, en tant que Project Manager Assistant, MMS Quality of Service (QoS) improvement, avant de rejoindre Accenture France entre 2006 et 2008, en tant que Consultante en Système d’Information.
En 2009, de retour au Bénin, elle rejoint l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et de la Poste (ARCEP-BENIN). À ce poste, elle s’est occupée des questions relatives aux radiocommunications et à la gestion des fréquences radioélectriques, ce qui lui a permis sans doute de prendre une part active et remarquée aux travaux de préparation du Bénin et de l’Afrique à la Conférence Mondiale des Télécommunications de 2015. C’est au cours de cette conférence que l’Afrique a obtenu la plus grande quantité de fréquences que toutes les autres régions.
Six ans plus tard en 2015, elle rejoint l’Association mondiale des opérateurs mobiles (GSMA), en tant que responsable des politiques publiques de l’Afrique, en particulier en Afrique de l’Ouest. Cette même année, elle obtient en parallèle de ses fonctions, un certificat en Gestion des Politiques Publiques et en Leadership à la Maxwell School of Citizenship and Public Affairs de Syracuse.
Le président TALON voulant faire du Bénin la plateforme des services numériques de l’Afrique l’Ouest, il décide de nommer une personne compétente et qualifiée pour diriger ce projet, suite au premier remaniement. En octobre 2017, elle est nommée ministre en charge de l’ économie numérique et de la digitalisation.
Une vraie « Amazone » du numérique
Chez elle, aucune trace de superflu. Ministre à 38 ans, élégante, mais sans bijoux ni accessoires ostentatoires, Aurelie ADAM SOULE ZOUMAROU est réservée et discrète sur sa vie personnelle. Cependant, elle n’hésite pas à occuper le terrain et monter au créneau dès qu’il s’agit de faire progresser le digital, tant sur le plan technique que dans les mentalités. En cela, elle aime la comparaison avec les amazones, ces guerrières du Dahomey qui contribuèrent à défendre et porter haut les couleurs du Bénin en Afrique.
Dans un article paru sur le site de Jeune Afrique en mars 2022, elle dit : « Il y avait beaucoup d’émulation sur le plan intellectuel et structurel dans ma famille, avec une grande ouverture d’esprit vers les autres, confie Aurélie Adam Soulé. Petite, j’ai beaucoup échangé avec mon arrière-grand-mère maternelle, qui me racontait des contes africains. Il y avait aussi beaucoup d’activités manuelles, comme la vente à l’étalage, et des manifestations culturelles, telle que la Gaani, qui ont développé chez moi le sens pratique dans la vie quotidienne. »
Des actions concrètes : renforcement des infrastructures et amélioration de la connectivité
Depuis 2017, le Bénin s’est aussi doté d’un datacenter national, il a mis en place les infrastructures de diffusion de la télévision numérique terrestre (TNT), ainsi que le réseau béninois d’éducation et de recherche (RBER) et créé une École des métiers du numérique à Cotonou. Plusieurs start-up et antennes de grandes écoles internationales se sont par ailleurs implantées sur le campus de Sèmè City.
GRÂCE À TOUS NOS EFFORTS, L’ÉCOSYSTÈME NUMÉRIQUE EST EN PLEIN ESSOR AU BÉNIN
Propos de Mme la ministre Aurelie ADAM SOULE ZOUMAROU dans un article de Jeune Afrique, paru en mars 2022
Depuis sa nomination à la tête du ministère béninois du numérique et de la digitalisation, Aurelie ADAM SOULE ZOUMAROU se distingue pour son implication dans l’inclusion numérique pour tous, au Bénin. Après la construction du dataenter, il y a eu la mise en place du portail national des services publics, où tout Béninois peut désormais accéder en quelques clics à des informations complètes sur plus de 560 services publics et obtenir en ligne plus de 72 prestations de l’État, dont 10 e-services.
Entre 2017 et 2021, le Bénin a progressé de 92 places dans le classement de l’indice global de cybersécurité qu’édite l’Union internationale des télécommunications (UIT).
La réussite et les compétences d’Aurelie ADAM SOULE ZOUMAROU, ne servent pas que les intérêts du Bénin. Son pragmatisme, ses expertises sont reconnues et valorisées au delà des frontières Béninoises.
Après avoir occupé en 2015, le poste de responsable des politiques publiques de l’Afrique, en particulier en Afrique de l’Ouest au sein de l’Association mondiale des opérateurs mobiles (GSMA), en 2018, elle est nommée membre de l’équipe spéciale de l’ONU sur le financement numérique pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODDs). Cette même années, elle est nommée, Présidente du Réseau francophone des ministres en charge de l’Economie numérique (RFMEN). Deux postes qu’elle occupe toujours à ce jour, preuve de ses compétences, de son savoir faire et de ses réalisations dans le secteur de l’économie numérique.
Inclusion des femmes dans les métiers du numérique en Afrique
Avec le soutien, entre autres, de Smart Africa, Aurélie Adam Soulé veut aujourd’hui davantage rapprocher les femmes des métiers du numérique afin de participer à leur autonomisation. Ainsi, en 2020, à travers l’initiative Bénin Digital Tour, plus de 5 000 femmes ont été formées dans les douze départements du pays.
C’est une preuve que les femmes en Afrique, peuvent aussi occuper des postes à hautes responsabilités et peut être mieux faire que les hommes. Nous devons faire confiance aux femmes en Afrique, mais pas n’importe quel prix. Il nous faut des femmes compétentes, ayant un savoir-faire et de l’expérience pour faire avancer nos institutions.
Je vis ma fonction de femme ministre comme une responsabilité plus que comme une fierté. Plus que jamais les africaines et les africains doivent et peuvent concourir à armes égales avec tous les jeunes du monde. La barrière qu’il y avait autrefois avec le monde industriel n’existe plus. Les jeunes Béninois font des choses formidables, et c’est une grande opportunité pour notre pays.
Propos de la Ministre Aurelie ADAM SOULE ZOUMAROU dans l’article de Jeune Afrique paru en Mars 2022