En Afrique, bien plus qu’un simple canal de communication, le mobile est avant tout un outil de travail, de transactions financières ou encore de commerce, pour ne citer que quelques exemples. En à peine deux décennies, le nombre d’abonnements à la téléphonie mobile a connu une forte progression sur le continent, celui-ci ayant bondi de 180% entre 2008 et 2018. Devenu incontournable pour les populations, la démocratisation du portable joue un rôle crucial dans la croissance économique du continent africain, soutenant notamment le développement social et la création d’emplois.
La téléphonie mobile au cœur de la révolution numérique en Afrique
D’après une étude de la GSMA parue en 2021, 495 millions de personnes avaient souscrit aux services des opérateurs mobiles à la fin de l’année 2020 en Afrique subsaharienne, une augmentation de près de 20 millions par rapport à 2019. Le nombre d’abonnés mobiles devrait encore croître dans les prochaines années, le doublement de la population d’ici 2050 selon les projections des Nations Unies étant la principale source de croissance de l’industrie mobile. En effet, dans moins de trente ans, les experts estiment que le nombre d’habitants devrait atteindre 2,4 milliards, la moitié ayant alors moins de 25 ans. Or, cette jeunesse de plus en plus connectée et utilisant de plus en plus les services en ligne, sera à l’initiative de cette croissance du marché de la téléphonie mobile, le nombre d’abonnés devant s’élever à 615 millions, en Afrique subsaharienne seulement, d’ici 2025.
Cet accroissement souligne le fort taux de pénétration du téléphone portable sur le continent, notamment du smartphone, nonobstant de fortes disparités entre les régions et les pays. En effet, en 2016, 700 millions d’Africains utilisaient un mobile, la moitié étant des smartphones. Quatre ans plus tard, plus de 600 millions d’habitants possédaient un smartphone. Si ces chiffres peuvent être biaisés, – beaucoup d’Africains ayant en moyenne deux téléphones pour des raisons techniques et/ou économiques -, le nombre d’abonnés uniques est malgré tout révélateur de l’engouement des utilisateurs dans l’adoption de la téléphonie mobile. Ainsi, de 495 millions d’abonnés uniques en 2020 en Afrique subsaharienne, ce nombre pourrait passer à 615 millions en 2025. Cet accroissement va ainsi de pair avec l’augmentation des données mobiles, l’Afrique et la région Moyen-Orient connaissant alors le plus fort trafic desdites données, marqué par une croissance de 96% en 2016. Nul doute que depuis lors, ce pourcentage a connu une hausse exponentielle avec la démocratisation et l’augmentation des ventes de smartphones.
Plateforme d’accès à Internet, la popularisation du mobile en Afrique a été conditionnée par l’accroissement du taux de pénétration d’Internet, téléphone et connectivité évoluant dans un écosystème convergent. En effet, sans connectivité, détenir un téléphone portable semble absurde. Parallèlement, sans une démocratisation rapide et progressive du mobile, le déploiement d’une couverture réseau généralisée et abordable s’en trouverait probablement fortement fragilisé.
Ceci serait bien dommage quand on sait que l’utilisation du téléphone portable – de plus en plus du smartphone – ne cesse de révolutionner les pans de l’économie en Afrique. En effet, en transformant les échanges économiques, la téléphonie et l’accès au réseau créent de nombreuses opportunités d’emplois, tout en stimulant la croissance économique des pays, et de facto, du continent. L’exemple de l’Afrique subsaharienne est relativement éloquent, les technologies et les services mobiles ayant généré 8% du PIB en 2020 et ayant fourni quelques 300 000 emplois formels, plus d’1 million informels, tout en soutenant 1,8 millions d’emplois supplémentaires dans d’autres secteurs de l’économie. Ce faisant, ils jouent un rôle crucial dans l’amélioration des conditions de vie des populations, facilitant par exemple l’accès aux services administratif