Différentes structures accueillent les créateurs d’entreprise et les accompagnent dans leur projet. Chacune a un objectif, une cible, une durée d’accueil, un tarif et un fonctionnement spécifiques. Notre décryptage pour en savoir plus sur ces structures et ainsi vous amener à une réflexion sur leur importance et leur existence au Congo dans les lignes qui suivent.
Couveuse : Une couveuse est une structure qui permet de tester son projet avant de créer juridiquement son entreprise. Elle est destiné aux porteurs de projets qui n’ont pas encore crée juridiquement leur entreprise. Généralement on intègre une couveuse, pour tester son projet, se confronter à la réalité du marché et apprendre le métier de chef d’entreprise. Les services proposés au sein d’une couveuse sont les suivants : Hébergement,coaching individualisé, sessions collectives de formation sur la gestion, les aspects commerciaux, marketing.. et il faut présenter un dossier de candidature soumis à un comité de sélection.
Le porteur de projet signe avec la couveuse un CAPE (Contrat d’Appui aux Projets d’Entreprises) d’une durée maximale de 12 mois, renouvelable 2 fois. Ce moment lui permet de conserver tous les droits, notamment ses indemnités chômage. Le créateur peut vendre ses produits et facturer ses prestations avec le numéro d’immatriculation au registre de commerce de la couveuse. Généralement gratuit car pris en charge par divers organismes publics. Une contribution (environ 5% du chiffre d’affaires HT) ou une somme déterminée par mois, peut être facturée au titre des frais des gestion.
Incubateur : Un incubateur est une structure d’accueil en amont de la création ou au cours de la vie de l’entreprise. Elle est destiné aux créateurs de projets innovants (bio tech, santé, sciences de la vie, recherche, environnement…) . On intègre un incubateur pour nouer des synergies avec les acteurs de la recherche ou de l’industrie, mûrir son projet, et le transformer en entreprise performante. La durée d’incubation peut aller de 1 à 3 ans. Les services proposés par un incubateur sont : Hébergement, mise à dispositions de matériels et de services, conseils, aide à la recherche de financements, mises en relations avec des investisseurs. La sélection est faite sur dossier soumis à un comité de sélection.
Il existe plusieurs catégories d’incubateurs : incubateurs publics, incubateurs d’entreprises, incubateurs de grandes écoles… Pour le moment nous ne pouvons nous prononcer sur l’existence d’incubateurs au Congo. Par ailleurs certains pays Africains, se sont inspirés du modèle américain et ont créés de véritables incubateurs dont la capacité d’ accompagnement, l’expertise, le savoir-faire, et l’ écosystème ne peuvent être remis en cause.
Parmi ces incubateurs en Afrique, on peut citer le plus célèbre d’entre eux, le CTIC DAKAR : C’est le premier incubateur et accélérateur lancé en Afrique de l’Ouest pour les entrepreneurs des TIC et des technologies mobiles. CTIC DAKAR :
c’est plus de 91 entreprises et startups accompagnés en 6 ans
45 % de croissance incubés
110 événements organisés
c’est plus de 135 millions de FCFA de fonds levées pour les PME (2011-2015)
85 % de taux de survies d’entreprises
75 entreprises-startups
Pour en savoir plus sur cet incubateur voici le lien de leur site : http://www.cticdakar.com/fr/.
Il n’y a pas que CTIC DAKAR comme incubateur au sénégal, il en existe d’autres, nous ne pouvons pas tous les cités. Il y a un autre incubateur CONCREE, cet incubateur aussi à un impact dans la croissance des projets incubés, et pour information elle a incubé la startup d’une Congolaise (Brazzaville) qui réside au Sénégal partit au pays de la Terranga pour ses études. Elle se nomme Lydia LIKIBI et est à la tête la Startup de mode : LYDS .
l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Togo, Ghana, Nigéria) regorge un nombre important d’incubateurs qui ont un modèle et une capacité d’accompagnement forte au niveau de la croissance. Il y a d’autres pays comme le Maroc, le Rwanda, et le Kenya leader en Afrique en matière de recherche, de technologie et incubation, d’autant plus que ce pays se trouvant vers la corne de l’Afrique construit la Silicone Valey d’Afrique.
Il y a des frais d’incubation à payer pour avoir accès aux locaux, plus les prestations de services généraux (mise en relation investisseurs, formations coaching) .
Accélérateur : Un accélérateur est une structure qui propose un programme de formation pour développer son entreprise. Elle est destiné aux créateurs de startups à fort potentiel avec un modèle disruptif ou nouveau dans les domaines du digital, des objets connectés, du Big data, de la vidéo.. On intègre un accélérateur par dossier de candidature soumis à un comité de sélection, pour apprendre à se développer rapidement, à picher et à lever des fonds.
La période d’accompagnement n’est que de quelques semaines ou quelques mois. Il est fréquent que les accélérateurs investissent dans les entreprises accompagnés ou prennent des parts dans le capital. Les services proposés sont le mentorat et les sessions de formations pour apprendre les techniques de pitchs et accélérer la phase de croissance. Généralement gratuit. En échange, les accélérateurs exigent une part au capital.
Pépinière : Une pépinière est une structure de soutien, d’accueil et lieu d’échanges entre entrepreneurs. Elle ne concerne que les créateurs d’entreprise de moins de 3 ans. On intègre un accélérateur par dossier de candidature soumis à un comité de sélection, pour trouver un hébergement en phase de démarrage et se faire accompagner dans le développement du projet.
Pour une durée pouvant aller de 1 à 3 ans, jusqu’ à 5 ans dans certaines pépinières, les services proposés sont les suivants : Hébergement, soutient technique, financier, juridique mutualisation des services (internet, accueil, logistique…). se développer rapidement, à picher et à lever des fonds. La particularité des pépinières sont les synergies importantes entre les entrepreneurs hébergés qui peuvent rompre la solitude de départ et faire du business ensemble. Des frais d’accès sont à payer.
Certaines structures de formations dans le numérique et autres technologies au Congo , se disent être des incubateurs. Il ne s’agit pas dans cet article de les discréditer, surtout qu’elles mènent plusieurs actions dans la promotion du savoir, des compétences dans le numérique et des technologies à destination des jeunes et de la population. Mais en se basant sur le concept incubateur au sens propre du terme, de tout ce que nous venons de voire, un autre regard doit être donné à leur modèle, quitte à se poser vraiment les questions si elles sont des incubateurs.
Je ne cesse de le dire tout le temps, les Congolais ont “les yeux les plus gros que leur ventre”. Au regard de ce qui a été dit sur ces différentes structures d’accompagnement, leurs caractéristiques et leur modèle économique, je peux conclure et à mon humble avis nous n’avons pas d’incubateurs au Congo. Les structures qui existent dans notre pays, forment, conseillent, mais n’ont pas à mon avis le modèle économique adapté et les caractéristiques d’incubateurs.
38 thoughts on “Pépinière, incubateur, accélérateur: quelle différence?”
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