Selon l’Organisation Mondiale du Commerce, le tourisme représente environ 1 emploi sur 11 à travers le monde et génère 7% des exportations mondiales (30 % des exports de services). Les flux touristiques sont en pleine expansion et le nombre de touristes en Afrique d’ici à 2030 pourrait avoisiner les 134 millions (+150%). Conscient de ce potentiel, de plus en plus de pays du continent se dotent d’outils pour faire du tourisme un pilier de leur développement socio-économique.
Un secteur touristique encore faible
Entre 2004 et 2014, le nombre de touristes arrivant sur le territoire congolais avaient été multiplié par 12 (source Banque Mondiale). Le plus gros de l’activité touristique étant généré par les expatriés en poste au Congo et leur famille, ainsi que par les hommes d’affaires. Depuis 2014, on a nettement observé un fléchissement des flux dû à la contraction de l’activité économique, suite à la chute du prix du pétrole, principal contributeur de la richesse du pays (près de la moitié du PIB) et aussi sans négligé la crise de la covid-19.
À ceci s’ajoutent des raisons endogènes qui rendent le secteur peu attrayant et peu compétitif par rapport à d’autres destinations offertes en Afrique ; il souffre d’un service fourni de qualité médiocre et de tarifs très élevés. « L’indice mondial de la compétitivité touristique » publié par le Forum économique mondiale le 6 avril 2017 ne mentionnait pas la République du Congo parmi les 136 pays évalués, alors que la RDC y occupait cette année là, le 133ème rang mondial.
Le tourisme n’est pas encore comptabilisé en tant que secteur à part entière dans la comptabilité nationale; la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) fait état d’un secteur générique « Commerce, restaurant et hôtels » qui pèserait 10% dans le PIB 2016. Mais cette catégorisation n’est pas pertinente pour évaluer le secteur touristique, car le gros de l’activité des restaurateurs et des commerçants n’est pas induit par les flux touristiques ; on peut estimer que le tourisme seul représenterait moins de 1% du PIB.
Le secteur souffre d’entraves structurelles qui font obstacle à son développement : les sites touristiques sont peu valorisés, les moyens de transports sont rares et onéreux, les infrastructures d’hébergement et de restauration sont très peu nombreuses hors de Brazzaville et Pointe Noire, le personnel qualifié dans le secteur du tourisme manque, la politique de délivrance des visas est dissuasive pour les touristes…
Le pays dispose d’un patrimoine naturel et culturel riche qui doit être mis en valeur
Le Congo dispose d’un riche patrimoine naturel et culturel qui pourrait attirer des touristes désireux de découvrir des espaces « sauvages » et des itinéraires peu fréquentés en étant mis en valeur. Plusieurs sites naturels sont propices au développement d’activités touristiques : les Parcs naturels et les forêts tropicales abritant une faune sauvage endémique, le fleuve Congo, les gorges de Diosso, la zone côtière, etc.
L’héritage culturel congolais est également porteur; il s’illustre par un artisanat du bois développé, des rituels riches (chants, danses tel que la danse Kiebe-Kiebe), des réalisations architecturales emblématiques (modèles d’architecture tropicale tels que la Case De Gaulle ou la basilique Sainte Anne ; ou plus moderne, le Pont du 15 Aout 1960 et le complexe sportif de Kintele) ou les spécialités culinaires propres (poissons, fruits et légumes exotiques).
Le Congo jouit d’une culture urbaine moderne d’intérêt: le mouvement de la SAPE (recherche de l’élégance et de la distinction par l’habillement), le dynamisme de la scène locale (rumba congolaise, Festival panafricain de musique – Fespam, le Brazza Festival, MTN Connect Festival), ou encore la culture picturale singulière (école de peinture de Poto-Poto).
En 2017, le Gouvernement Congolais affiche sa volonté de faire du tourisme un axe de développement et de diversification de l’économie.
Des actions concrètes sont à noter : En début d’année 2017, l’Office National du Tourisme avait ouvert un Bureau d’information touristique à l’aéroport de Brazzaville ; le service fournissait (disponibilité et pertinence de l’information, formation du personnel), mais il était encore à parfaire ; d’autres bureaux d’information touristique – dotés de petits gites touristiques – avaient été prévus et devraient normalement voir le jour sur tout le territoire.
Hélas, de 2017 à 2021, il n’ y a eu aucun changement et aucune évolution dans le secteur. Tous ces projets qui pourtant avaient été bien réfléchis et pouvaient booster le secteur, ont été jeté aux oubliettes. L’Office national du tourisme qui organisait également des tours guidés en bus deux fois par semaine à Brazzaville, avait même mis en place au de février 2017 son site internet www.oficedutourisme.gouv.cg., pour booster la visibilité de la destination Congo Brazzaville n’a pas apporter grand chose.
Des initiatives privées portées par des Congolais de la diaspora et du pays
Porté par Guillaume IKIA KOUKA, un Congolais de la diaspora, très actif et connu de la toile pour son activisme inconditionnel dans le secteur du tourisme au Congo, le site internet http://visiterlecongo.com se voulait être un guide touristique en ligne, visant à mettre en valeur la destination Congo dans le monde, avec pour vision derrière de devenir une plateforme centralisant toutes les offres hôtelières au Congo. Lors de son lancement par Guillaume IKIA, le projet avait connu un franc succès auprès de la communauté et la diaspora congolaise. Une levée de fonds par crowdfunding avait été même organisé pour soutenir ce projet.
Malheureusement, faute d’avoir atteint les objectifs visés dans ses levées de fonds et du soutien des autorités Congolaises, comme cela se fait ailleurs dans les autres pays, IKIA KOUKA avait dû mettre son projet en stand-by, attendant une volonté de l’État Congolais et surtout des responsables politiques à prendre leurs responsabilités, en votant des lois et des projets visant à faire du tourisme un secteur clés de l’économie Congolaise, pourvoyeur d’emplois, en travaillant en coordination avec les différents acteurs et porteurs de projets.
A ce jour, malgré les quelques actions réalisées par le ministère de tutelle, les promesses du gouvernement, le secteur du tourisme au Congo, reste encore à son état embryonnaire. Ce qui ne démotive pas Guillaume IKIA KOUKA dans son projet et son activisme, à tirer sur le gouvernement et les responsables politiques quand il on a l’occasion et bien que parfois un fort dans ses mots, son activisme paye et finit par attirer le regard des politiques et des autorités.
L’une de ses plus grandes victoires dans son combat, c’est d’avoir alerter les autorités, la communauté et la diaspora sur le cas de la « baie de Loango ». Un site historique et classé comme patrimoine de l’UNESCO, avait été anarchiquement occupé par un sujet étranger, qui se permettait de construire et d’organiser des événements festifs. Cet alerte lancé par IKIA KOUKA avait eu résonnance auprès des autorités qui avaient finalement régis. Une belle victoire pour lui.
Un nouveau venu, qui parle moins, mais émerveille par son travail
Il s’appelle « KIKI LAWANDA », Congolais, ce photographe de profession, s’est fait connaître auprès des Congolais par les nombreux clichés du paysage congolais qu’il diffuse sur la toile.
Photo du Mayombe, chute d’eau dans le Niari, des gorges de Diosso, KIKI LAWANDA, nous fait découvrir le Congo en profondeur par ses nombreux clichés repris parfois sans son accord, par le ministère du tourisme et autres plateformes politiques pour mettre en avant le Congo.
Le jeune homme a fait de sa passion un métier et à même développer autour de la photographie une entreprise touristique qui organise des expéditions, des découvertes des différents sites touristiques connus et non connus du public congolais.
Avec son appareil photo à la main, KIKI LAWANDA, capture et montre aux yeux du monde que le Congo regorge d’un potentiel qui mérite d’être connu et visité. Malheureusement, comme toujours, le soutien politique et de l’Etat reste absent.
Le Congo ambitionnait de faire passer la part du tourisme au PIB de 3% à 10% à l’horizon 2022 grâce à la mise à exécution d’un plan directeur nécessitant des capitaux nationaux et étrangers.
Nous ne savons pas, si l’objectif a été atteint par les autorités, mais la crise du covid-19 n’a pas améliorer l’attractivité du Congo sur le plan international. En plus, le coût des billets d’avion à destination du Congo restent très élevé.
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