Congo : ECAIR a besoin d’une nouvelle équipe compétente pour sa relance


Alors que des tractations sont menées en coulisses avec des investisseurs et repreneurs étrangers par le Ministre de la Coopération Internationale et du Partenariat Public Privé, Dénis Christel Sassou Nguesso, pour la relance d’Ecair, certaines indiscrétions racontent que l’ancienne équipe dirigeante d’Ecair avec à sa tête Fatima Beyina Moussa sera reconduite pour cette nouvelle tentative de relance. Est-ce une bonne idée du gouvernement congolais, de renommer encore Fatima Beyina Moussa, Direcrice Générale ? Morceaux choisis. N’hésitez pas à partager l’article, à la fin de votre lecture !


Avant de vous donner nos raisons, qui nous pousse à dire qu’il est judicieux pour le gouvernement de nommer une nouvelle équipe managériale et expérimentée, pour cette nouvelle tentative de relance de la compagnie ECAIR, faisons une rétrospective sur les causes de sa faillite.

Une initiative louable, un projet ambitieux

Tout avait pourtant bien commencé pour la compagnie nationale ECAIR, lancée en 2011 grâce à des finances publiques, donc avec l’argent du contribuable congolais. Brazzaville, Pointe-Noire, Douala, Cotonou, Libreville, Bamako, Dakar, Kinshasa, Bruxelles, Paris, Dubaï, Lomé, Malabo et Luanda, étaient les destinations qu’avait multiplié la compagnie.  

Les congolais étaient fières et content de savoir qu’ils avaient à leur disposition, une autre compagnie aérienne qui desservait plusieurs destinations prisées par eux, en plus d’être nationale. Interrogée par Jeune Afrique en 2014, Fatima Beyina Moussa, se voyait déjà prendre l’altitude, en se donnant l’ambition de concurrencer des mastodontes comme Ethiopian Airlines, Royal Air Maroc, Kenya Airways, Air France, dans le ciel africain.

Une gestion hasardeuse, des salaires exorbitants pour l’équipe managériale

Hélas, ce n’était que la poudre aux yeux. ECAIR, était gérée avec un management hasardeux. Des salaires faramineux pour l’équipe managériale, des dépenses hors budget, des billets vendus au rabais pour les membres influents du clan présidentiel et du PCT, bref ECAIR était gérée comme une épicerie familial.

Les premiers signes de la mauvaise gestion sont vites apparus.

Vous vous en doutez tous, avec une telle gestion, le beau temps n’allait pas duré. En 2016, bénéficiant de la garantie de l’État congolais, une opération arrangée par La Financière et dirigée par Innocent Dimi, reçoit le visa de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale. La compagnie menée par Fatima Beyina-Moussa voudrait notamment renforcer sa flotte par des acquisitions en leasing.

Ce premier emprunt obligatoire à lire dans les colonnes de Jeune Afrique (le premier emprunt obligataire) va se soldé par un échec, et les dettes vont s’accumulées. Après cet échec, la compagnie va suspendre une première fois en juillet 2016, qui vont reprendre les vols  brièvement repris fin septembre, du moins entre Brazzaville et Pointe Noire, avant que les avions ne soient à nouveau cloués au sol le 10 octobre, quand l’Asecna décide de suspendre la fourniture des services de la navigation aérienne à la compagnie sur toutes ses plate-formes en raison de son état d’endettement.

Devant cet état de fait, nombreux sont les Congolais à se montrer amers, n’hésitant pas à pointer du doigt certaines pratiques – vols gratuits, salaires faramineux de la directrice et de son équipe, salaires exorbitants des consultants, les passe droits aux et billets vendus au rabais , aux proches du clan présidentiel – dont l’abus a pu mettre en difficulté l’ex-roi des airs congolais.

C’est à l’issue d’une enquête diligentée par le Ministère des Finances auprès du Cabinet d’audit international, CACOGES, que les énormes anomalies dans les gestion d’ECAIR sont apparues et mis à nu auprès du public.

D’après ce que nous avons pu lire dans la presse, les auditeurs avaient pointés du doigts les éléments suivants dans la gestion d’ECAIR : la société ne disposait pas de procédure d’identification et d’évaluation des risques, y compris de fraude. Aussi, il n’y avait pas de contrôle sur les comptes bancaires, pas de vérification sur les factures, etc. Ils soulignaient aussi par exemple le manque d’appel d’offres, en soulignant par exemple l’acquisition d’avions en négociation directe avec les vendeurs. Pour les auditeurs, « c’étaient des problèmes quand même graves… car donnait l’image d’une société qui a l’air d’être en roue libre ».

Reprendre Fatima Beyina Moussa à la tête d’ECAIR, pour cette nouvelle tentative de relance, dans quel but ?

Tandis que des tractations sont entrain d’être menées par le Ministre de la Coopération International et du Partenariat Public Privé, auprès d’investisseurs étrangers pour cette nouvelle tentative de relance d’ECAIR, Fatima Beyina Moussa ne cesse de le répéter à qui veut l’entendre, qu’elle resterait Directrice Générale d’ECAIR, une fois la compagnie relancée.

Nombreux sont les congolais, à se prononcer sur ce choix. Ces derniers, ne veulent pas voir à nouveau Fatima Beyina Moussa à la tête de cette compagnie aérienne, qu’elle a conduit à la faillite, par manque de rigueur et d’incompétences.

Fatima Beyina Moussa a montrer ses limites. Si relance il y a, il faut une nouvelle équipe managériale pour se donner des chances de réussite.

Entrepreneur congolais anonyme

S’il faille d’une part, laisser la gestion d’ECAIR à des étrangers, mais compétents et expérimentés dans le business du transport aérien, pourquoi pas. D’autre part, si le choix est porté sur des congolais, il faut des personnes à la carrure de Yves Castanou, cet ingénieur polytechnicien, qui a reprit la société nationale des télécoms, Congo Télécoms, au bord de la faillite et l’a remis sur le bon chemin, tout en la rendant compétitive.

En tout cas pour les congolais, pas question de remettre Fatima Beyina Moussa à la tête d’ECAIR, même si elle peut bénéficier de l’influence de son paternel, cacique du pouvoir en place et Secrétaire Général du Parti Congolais du Travail (PCT). A un moment donné, pour l’amour du pays, on doit être réaliste et se rendre à l’évidence, qu’elle n’a pas réussit, en plus de n’avoir jamais rendu des comptes, pour cette faillite qui énormément coûté à l’Etat Congolais. Il nous faut des vrais têtes pour relancer ECAIR.

Nous espérons, que ce plaidoyer des congolais, arrivera aux oreilles de l’équipe en charge de la relance d’ECAIR. Il faut d’autres managers à la tête de cette nouvelle tentative.

N’hésitez pas à partager l’article. Notre peuple meurt par ignorance.