Qu’ils soient ouest-africains, chinois, français ou Libanais, ces étrangers ont pris le contrôle de l’économie Congolaise depuis plusieurs décennies au détriment des locaux.
Commerce de détail
Les plus en vue et les rois du secteur sont incontestablement les Ouest-Africains plus communément appelés « Ouest-Af ». Par Ouest-Af, comprenez Mauritaniens, Maliens, Sénégalais… Ils tiennent d’abord les boutiques d’alimentation. Pas une ville, pas un quartier et presque aucun village qui échappent à leur présence. « Ils ont maillé le pays, contrôlant ainsi toute la filière, depuis l’approvisionnement jusqu’à la vente locale. Ils disposent de centrales d’achat à l’étranger, ont des agents au port de Pointe-Noire et se réunissent chaque jour pour s’informer de la concurrence et des prix pratiqués », assure Marguerite, une Brazzavilloise. Leurs lieux de vente ? Des échoppes. Celles-ci ne paient pas de mine et sont même parfois installées dans un conteneur. Ils y entassent toutes sortes de produits manufacturés : conserves, biscuits, yaourts, lait, boissons sucrées, eaux minérales, bougies, savons et autres produits d’entretien et de beauté… Peu d’articles frais, à l’exception du pain, des viennoiseries, des yaourts et de rares fruits. Surtout des pommes. Chaque boutique dispose au minimum d’un frigo, parfois d’un congélateur… et d’un petit groupe électrogène pour les plus nantis. Celui-ci alimente entre autres une ampoule placée sur la façade extérieure de la boutique. Ce qui permet, au passage, d’éclairer la rue quand « le courant est parti ».
Les Ouest-Af sont les rois du commerce de détail, mais les Chinois sont là !
On les retrouve dans d’autres rayons. Par exemple dans ceux de la vente d’objets artisanaux. Ainsi, des bijoux en argent et en or qu’ils fabriquent eux-mêmes, des vêtements « prêt-à-porter », surtout masculins, des chaussures, des tissus, des ustensiles de cuisine, des meubles, du matériel électrique, de l’électroménager et de la hi-fi, de la quincaillerie, des téléphones portables, des matériaux de construction… Sur ces marchés quand même, ils sont en concurrence avec des Congolais, mais aussi d’autres Africains, des Camerounais, des Nigérians et des Congolais de Kinshasa.
Et de plus en plus avec des Chinois. Ces derniers ont en effet investi le petit commerce en tout genre, comptant diverses babioles. Pour preuve, ils ont pris pied avenue de la Paix à Brazzaville qui, pendant longtemps, a été le royaume des Ouest-Africains. Les Chinois ont également investi la grande distribution, et donc le commerce alimentaire et de produits sanitaires et autres. Ils ont même une enseigne : Asia. Celle-ci compte deux petits supermarchés à Brazzaville : l’un est en centre-ville, l’autre, établi depuis peu dans la commune populaire de Ouenzé. À leur tour, ils doivent aussi compter avec les Indiens qui, à partir de Kinshasa, ont pris pied au Congo. Il faut dire que la capitale du grand voisin, la République démocratique du Congo, n’est qu’à quelques minutes par voie fluviale en passant par le fameux « Beach ». Le groupe indien Regal, qui dispose déjà de plusieurs supermarchés à Kinshasa et dans d’autres villes de RD Congo, a ouvert des supermarchés à Brazzaville et à Pointe-Noire. L’enseigne mise en avant : Park’n Shop. De plus, il vient d’ouvrir une supérette à Dolisie, la troisième ville du pays, située dans le Niari, au sud ouest. Voilà qui ne manque pas de faire sérieusement concurrence à l’enseigne française Casino (ex-Score). Celle-ci a longtemps dominé la grande distribution au Congo avec notamment un supermarché à Brazzaville et un autre à Pointe-Noire.
Et les Congolais alors ?
Le marché traditionnel, pour sa part, reste l’apanage des Congolais. Des Congolaises plutôt, les reines du commerce vivrier frais : légumes, fruits, feuilles, poissons, viande, volailles et autres. Pour ce qui est du pain, à part quelques boulangeries artisanales, le pain industriel est principalement fabriqué par des Libanais qui règnent également sur les pâtisseries. La plus connue d’entre elles est Mandarine, avenue Foch à Brazzaville. On retrouve par ailleurs les Congolais dans la vente des boissons alcoolisées. Un créneau que leur ont laissé les commerçants d’Afrique de l’Ouest. Explication : souvent musulmans, ils ne consomment pas d’alcool et ne le vendent pas. La bière fait l’objet d’un petit commerce informel de proximité. Plus d’une « maman » vend, en effet, de la bière, qu’elle stocke chez elle dans son frigidaire, avec quelques sucrés (sodas) qu’elle revend à ses voisins. En revanche, la vente du vin et d’autres alcools, tenue par les Congolais, se réalise plus dans de petites échoppes. Celles-ci sont surnommées « caves » et font office de boutiques et de bars.
Bien évidemment, les Congolais occupent d’autres créneaux, en particulier la vente de téléphones portables et autres matériels électroniques ou informatiques. Un rayon qui leur est cher est également celui de l’habillement, qu’ils se disputent avec les Ouest-Africains, surtout en ce qui concerne les vêtements féminins. Depuis le retour de la paix, les boutiques de fringues et d’accessoires divers, tenues par des dames, aux vitrines alléchantes et aux noms accrocheurs, se succèdent sur les grandes artères des quartiers populaires.
Contrairement aux autres pays Africains, où les locaux ont une main mise sur leur économie, notre pays le Congo a décidément du mal à promouvoir ses entrepreneurs locaux. Par exemple au Nigeria, dans l’industrie extractive du pétrole de nombreuses entreprises appartiennent à des Nigérians qui invertissent dans le pays tout en créant des emplois.
D’autres pays par contre ont des mesures plus restrictives auprès des étrangers sur le commerce en détails et l’économie informel. C’est le cas du Maroc, où certains commerce ne sont réservés qu’aux marocains permettant ainsi à la population d’avoir la main mise sur l’économie informel et le commerce en détail.
Notre objectif dans cet article, n’est pas d’attiser la haine envers l’étranger ou la Xénophobie, mais poser les questions sur les politiques gouvernementales visant à contrôler son économie et ne pas laisser tout entre les mains des investisseurs étrangers qui bien souvent, finissent par rapatrier leurs capitaux et bénéfices vers leurs pays d’origine.
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