Numérique pour tous au congo, encore loin d’être une réalité


Internet pour tous, internet partout : c’est loin d’être une réalité à travers tout le territoire national. Au Congo, la fracture numérique n’est pas résorbée. Les congolais ne peuvent échanger avec leurs différentes administrations par internet et tout se fait encore sur papier. Tout simplement parce que « la E-Administration » n’existe pas encore et parce que de nombreux congolais ont encore du mal à utiliser les technologies du numérique. Cette fracture numérique se superpose souvent à la fracture économique.


En 2022 et dans les années à venir, être un citoyen, c’est être inclus numériquement. De consommateur numérique à acteur numérique, chaque citoyen doit pouvoir « lire » (utiliser) et « écrire » (construire) le numérique. L’inclusion numérique est multiple et elle dépend du métier, des projets, des envies de chacun. L’inclusion numérique est un accélérateur de développement et de cohésion sociale de nos territoires.

Or chez moi au Congo, l’inclusion numérique pour tous est encore loin d’être une réalité. Selon certaines observations faites dans la société congolaise, les personnes éloignées du numérique au sein de la population peut être estimée à 20 %, soit de l’ordre de 1.000.000 de personnes. Cela recouvre les « non-internautes », qui ne se connectent jamais à internet, et les internautes qualifiés de « distants », dont les compétences numériques sont faibles au point de ne pouvoir réaliser certaines opérations simples. ;

Ainsi, les internautes distants ne sont que très rarement à même d’exploiter les potentialités d’internet dans les achats en ligne, ou encore le développement de leur réseau social personnel via les outils numériques.

Si un premier niveau d’inclusion numérique consiste donc à faire en sorte que chacun puisse mener à bien les actions les plus simples de la vie en société (suivre l’éducation de ses enfants, bénéficier de ses droits sociaux, pouvoir se soigner, gérer ses assurances, ses finances, etc.), l’inclusion numérique réelle dépasse ces besoins de premier niveau et recouvre des savoirs, une culture, des compétences et des attitudes multiples et évolutives qu’il faut absolument diffuser et transmettre.

Les congolais ne naissent pas égaux en matière d’internet

Les congolais ne naissent pas égaux en matière de vitesse de connexion à internet. Dans les zones les plus éloignées, notamment dans la région du Pool, le quotidien numérique est fait de messages d’erreur, et d’accès limité. Et là, c’est tout simplement le manque d’infrastructures qui est en cause. Les antennes transmissions et relais sont moins présentes dans certaines régions que d’autres. Les dirigeants devraient êtres des acteurs-clés de l’inclusion numérique, ce qui n’est pas le cas chez moi au Congo. Pour exemple, depuis son arrivé à la tête du Ministère des Postes et Télécommunications en Charge de l’Economie Numérique, Léon Juste Ibombo a plus inauguré des antennes de transmissions dans le nord du pays que dans le sud. Allez savoir pourquoi !

Le Coût d’internet au Congo réduit l’inclusion numérique pour tous

C’est un fait, le coût de l’internet est un socle incontournable de l’inclusion numérique. Pour l’instant aucune étude statistique ne peut appuyer mes propos, mais à force de discuter avec de nombreux congolais, j’en viens à dire que le principal obstacle à l’accès à internet (obtention du matériel informatique et connexion au réseau de télécommunications) réside dans son coût financier. Contrairement aux tarifs pratiqués dans d’autres pays voisins, le Congo fait partie de ses pays en Afrique, où internet coûte le plus cher.

Or la meilleure façon de préparer le citoyen à la révolution numérique est donc de ne pas le limiter son accès, mais de le rendre capable d’accéder facilement et à moindre coût, afin d’utiliser lui-même le numérique pour construire ses propres projets, se développer personnellement, apposer sa marque sur le cours de la vie de la cité, et finalement choisir lui-même le numérique qu’il souhaite. C’est aussi le rendre capable de participer à la construction de services numériques, a minima dans des phases de conception et de tests ou via des ateliers de co-design par exemple. 

A ce jour, l’inclusion numérique pour tous, reste encore une réalité lointaine. Il faille réduire le coût d’accès à internet pour permettre à tout congolais de se satisfaire de pouvoir utiliser le numérique et ses technologies connexes comme il le veut. Mais aussi, il faut développer plus de formations et ateliers visant à apprendre aux congolais quel que soit l’âge comment utiliser les outils numériques pour une meilleur inclusion.