De nos jours, quand on parle d’entrepreneuriat, on pense automatiquement aux startups, comme s’il n’y avait qu’un seul type d’entreprise à créer, celles dont les modèles sont non scalables et tournées vers l’innovation technologique.
La propagande Startup VS la réalité
Qui ne rêvent pas d’être appelé « Startuper » et de faire de lever des fonds, créer une communauté, de faire parler d’elles dans les médias et de prêcher la bonne parole du startuper dans des conférences à destination de ceux qui n’ont pas encore oser franchir le cap ?
Pourtant une startup, n’est qu’un type d’entreprise parmi d’autres : celle qui débute et devrait produire une forte croissance rapidement et ce n’est pas “l’entrepreneuriat” en son ensemble, car les startups, malgré leur grande médiatisation ne représentent que quelques milliers de créations d’entreprises chaque année. La plupart sont d’ailleurs des auto-entreprises, ou plus précisément des free lance dans certains pays, créant leur propre job.
En dehors de ces chiffres, il y a des entreprises qui sont créées avec de vrais produits à vendre, un espace en dur pour rassembler des vrais gens, un service réel qui répond à un vrai besoin. Bien loin des échanges virtuels qui ne passeront jamais le cap du rendez-vous, des applications mobiles inutiles, du énième site de e-commerce qui n’est pas adapter au marché local (parlant des sites e-commerce qui naissent tous les jours au Congo) ou de l’agence web marketing qui veut “aider” ces entreprises qui ne comprennent rien aux réseaux sociaux à gérer leur communauté Facebook.
Ces entreprises, les « vraies », créées par entrepreneurs et dont on parle très peu, en tout cas dans les magazines en ligne dédiés aux entrepreneurs ou autres sites dédiés à l’entrepreneuriat, qui pourtant sont de belles réussites, créent de la valeur, des emplois, permettent à leur dirigeant de se rémunérer rapidement, sont rentables et font bouger les lignes à leur échelle.
Certaines participent à la redynamisation de leur village, ou offrent une vraie chance aux jeunes qui ont du talent de le faire valoir. On les voit peu dans les médias car d’une part elles ne communiquent pas, les fondateurs étant plutôt occupés à chercher un local pour s’installer, faire des travaux, trouver des idées d’animation pour leurs clients, plutôt qu’à faire appel à une agence de com’ pour que l’on fasse un portrait de réussite d’eux.
Ces entrepreneurs et ces entreprises misent sur la qualité de leur activité et le bouche à oreilles, « com » avant, un terme que n’aime pas entendre les startupers. Elles ne courent pas les fonds d’investissement, car elles ne connaissent pas le système et n’ont pas Le réseau. Elles ont d’ailleurs investi leurs fonds propres ou ont fait appel au crédit bancaire et quelques aides et subventions par ci par là pour débuter le temps de faire rentrer du chiffre d’affaire.
Alors pas de com’, pas de levées de fonds, effectivement ça fait moins rêver les journalistes et les rédacteurs web qui doivent aller à la rencontre de ces entrepreneurs cachés, au lieu de se contenter de recopier les annonces de levées mirobolantes. et de republier les portraits de ces « jeunes premiers » créateurs de startups qui font les unes de tous les médias.
Cela est bien dommage, car il y a beaucoup plus à apprendre de quelqu’un qui crée un business sur un marché inconnu jusqu’à lors, ou qui s’attaque à plusieurs marchés en mettant sur le marché un service ou produit qui est consommé par la population et qui lui permet de se réénumérer, de payer les charges salariales et faire un bénéfice, plutôt que d’être dans les spéculations du genre « Lorsque 1000 personnes vont télécharger mon application,, je vais la rendre payant et gagner de l’argent.
Repenser l’entrepreneuriat loin de la fiction « Startup »
Quoiqu’on entende dire régulièrement, créer une startup ce n’est pas mieux que créer un petit commerce, créer une application mobile ce n’est pas plus révolutionnaire que lancer une garage automobile avec système de lavage automatique, c’est juste plus fun et plus vendeur actuellement.
La startup c’est l’image du jeune qui refuse le système (qui ne trouve pas de job en fait), qui préfère rester chez ses parents pour développer son idée géniale qui va changer la face du monde (qui refuse de devenir adulte en fait), qui travaille avec tous ces potes dans un café coworking sur un sofa fluo avec un Mac tartiné d’autocollants de toutes ses startups favorites, façon “je suis le plus cool de la cour de récré” et passe dans plusieurs médias pour expliquer comment il a eu sa superbe idée. A coté l’entrepreneur qui crée une pâtisserie, le menuisier qui créée son atelier de menuiserie, fait pâle figure…
La mode des startups que nous vivons actuellement, ne doit pas faire oublier qu’entreprendre, c’est d’abord un choix de vie stimulé par la création d’emplois et de réelle valeur ajoutée, avant de créer un service qui attirera l’attention sur soi et permettra de lever des fonds. Même si son idée n’est pas innovante et peut sembler ringarde au premier coup d’œil, ou évoluer sur un marché jugé périclitant par les élites de l’économie numérique, il n’y a que celui qui crée qui sait où il va et pourquoi il le fait.
Les startups n’en finissent plus d’évincer ces entrepreneurs qui créent de belles entreprises, certes pas innovantes au sens où on l’entend généralement, souvent éloignées du numérique qui fait tant rêver les pouvoirs publics, mais qui ont le mérite d’être palpables, peu consommatrices de cash, rentables et faisant vivre plusieurs personnes au contraire de nombreuses entreprises virtuelles qui vivent de leur levée de fonds à défaut d’avoir un business model, qui n’apportent que peu d’intérêt à leurs utilisateurs et qui ne dureront que le temps d’un feu de paille.
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