Agir sur le premier frein au tourisme au congo : le prix du billet d’avion

Les flux touristiques sont en pleine expansion, surtout après la fin de la pandémie du Covid_19 et le nombre de touristes en Afrique pourrait augmenter. Cependant, malgré la volonté affiché par le gouvernement congolais et la succession des ministres à la tête du Ministère du Tourisme de faire du tourisme un axe de développement et de diversification de l’économie, le Congo peine à être attractif. Et si le problème était avant tout une question du prix billet d’avion ?

Lors du Forum du Partenariat Public-Privé, organisé à Brazzaville en date du 30 Mai 2022, par le Ministère de la Coopération internationale et de la Promotion du Partenariat Public-Privé du Congo, deux questions avaient été posées à Mme Destinée Hermella  DOUKAGA, Ministre Congolaise du Tourisme à savoir : Comment rendre la « Destination Congo » attractive ? La rendre attractive pour types de personnes : pour le tourisme continentale africain ? pour les touristes internationaux ? pour le tourisme d’affaire ?

La ministre congolaise en charge du tourisme avait été incapable de donner une réponse acceptable à ces questions, pourtant fondamentales auxquelles elle devrait être en mesure de vraies réponses.

De ce fait, nombreux ont été les congolais à réagir sur les réseaux sociaux, traitant la ministre d’incompétente et faisant honte aux congolais, car la question avait été posée devant plus de 300 personnes et l’on pouvait voir dans une des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, le regard fuyant du Ministre Dénis Crhistel Sassou-Nguesso, organisateur de dit forum, face aux explications non-sens de sa consœur Ministre.

Je me suis posé la question suivante : Quel est le premier frein au tourisme dans ce beau pays qu’est le Congo, avec tout le potentiel dont il dispose ? La réponse est celle du prix du billet d’avion.

Oui, tous les congolais le savent, la « Destination Congo » coûte très cher et les prix exorbitants des billets d’avion freinent le tourisme « continental » et « international ». En effet, pour le prix d’un aller-retour Paris-Brazzaville par vols directs d’Air France, il faut débourser entre 1.600 euro et 2900 euros, alors que l’on peut s’offrir pour seulement 330 euros un voyage Paris – Casablanca, pour 255 euros un Paris – Marrakech et pour 550 euros (900 euros maximum) un Paris – Dakar.

Ainsi, comment développer le tourisme, si le prix du billet est extrêmement élevé par rapport d’autres destinations (Sénégal, Maroc, Bénin, Kenya) en plus du fait que ces destinations ont une offre touristique complète et développé et chez nous au Cogo, l’offre touristique date du moyen âge ?

Les taxes et redevances mettent à mal les compagnies aériennes

Les taxes et redevances effectives dans le secteur aérien au Congo représentent une grande part du prix des billets d’avions appliqués par les compagnies aériennes. Sur le site de Air France, on trouve déjà quelques explications sur la décomposition du prix du billet et celui-ci se décompose comme suit :

  • Prix du voyage hors taxes
  • Taxes et redevances
  • Frais de service

Lire aussi : Air France, modalités des frais sur les billets d’avion

Et les taxes et redevances imposer par le Congo aux sociétés aériennes, pèse entre 50 et 65% dans le prix d’un billet, tandis que chez nos voisins Béninois, les taxes et redevances demandées aux mêmes sociétés aériennes pèserais entre 20% et 45 % dans le prix du billet. D’ailleurs, d’après L’IATA (Association du transport aérien international) à l’occasion de sa 78ème assemblée générale tenue à Doha du 19 au 21 juin, a fait savoir que le Congo Brazzaville ainsi que six autres pays prélèvent les redevances et taxes aéroportuaires les plus élevées de tout le continent. Dans cette liste, on retrouve également la Guinée-Bissau, le Sénégal, la République centrafricaine, la Sierra Leone, le Nigéria, le Libéria et le Niger

A cause du prix du très élevé, le Congo passe a côté de plusieurs types de touristes, dont les plus importants sont les congolais résidant à l’étranger, ceux communément appelés « Congolais de la Diaspora« . Ils sont nombreux à renoncer aux vacances au Congo, parce que le coût du billet est trop cher surtout quand il s’agit de voyager avec toute la famille. Pour une famille composée de 4 personnes ( 2 enfants et les deux parents), il faut compter pas moins de 8000 euros pour réaliser ce voyage.

Je rêve d’aller passer des vacances au Congo avec mes enfants nés en France et qui n’ont jamais mis les pieds dans ce pays qui m’a vu naître. Mais, quand je calcule le coût des billets Air France (Paris-Brazzaville), j’abandonne tout de suite le projet.

Il faudrait que les autorités congolaises se saisissent de cette question des prix de billets, car non seulement le Congo ne reste pas attractif, les touristes internationaux préférant des pays moins coûteux avec des offres touristiques bien fournies, mais passe aussi a côté nationaux qui apporteraient beaucoup à notre économie par le simple fait d’aller au pays tout le temps, si les prix des billets n’étaient pas aussi coûteux.

Aujourd’hui les congolais, préfèrent aller passer des vacances au Sénégal, au Maroc, parce que c’est accessible.

Propos recueillis auprès d’une Congolaise résidente en France

Vous l’aurez compris, le premier frein au tourisme au Congo, n’est pas l’offre touristique, mais d’abord le prix du billet d’avion et tant que cette question du prix d’avion ne serait pas mis sur la table par les autorités compétentes à savoir le Ministère du Tourisme, celui de l’économie, des Finances et enfin du Transport, nous aurons beau développé l’offre touristique avec parcs hôteliers de haut gamme ou des circuits touristiques bien définies, les touristes ne viendront pas. Qui serait prêt à dépenser 3000 pour le Congo, alors qu’avec 1000 euros il a des Safaris au Kenya, prix du billet compris.

Il y a aussi les congolais de la diaspora, le Congo passe a côté de ce qui représenterai se première manne touristique. On parle tout le temps d’investissement des Congolais de l’étranger au Congo, mais pour investir dans son pays d’origine, il faut d’abord y aller, pour faire des études de marché, confronté son projet à la réalité, mais si rien que le billet on doit débourser entre 1600 et 3000 euros, l’idée d’investissement faudrait sans doute la mettre au placard. Espérant que les autorités auront l’occasion de lire cet article et en tirer les bonnes décisions.

A bon entendeur…